Lorsque s'éteint la ville Et que dorment les parents Toutes les jeunes filles Se lèvent prudemment Toutes les filles, toutes les filles en sautillant Tenant leurs escarpins délicatement Elles s'en vont malgré le vent Dans les bois et dans les champs Pour s'allonger dans les bras De leurs amants Dans les bras anonymes, anonymes, Anonymes, anonymes de l'amour Quand s'endorment les filles Que font donc leurs amants ? Ils partent vers la ville À travers bois et champs Toutes les femmes, toutes les femmes mariées Ont laissé leurs persiennes entrebâillées Et pendant que leurs maris Rêvent de la femme d'un ami Un intrus se glisse au lit amoureusement Dans les bras anonymes, anonymes, Anonymes, anonymes de l'amour Lorsque reposent leurs femmes Blotties contre l'amant Les maris, l'œil en flamme, Escaladent les couvents Et les nonnes, et les nonnes qui croient rêver S'imaginant serrer leurs oreillers Stupéfaites, se réveillent Dans les bras d'un sous-préfet Qui leur chuchote à l'oreille La bouche en biais Je serai anonyme, anonyme, Anonyme, anonyme, mon amour Tout le long des gouttières S'agrippent les hommes en blanc Et chez les chambrières Sommeillent les présidents Et la Lune, et la Lune en son quartier Illumine les alcôves parfumées Où se roulent les charbonniers Donnant de fougueux baisers À des dames distinguées En pâmoison Dans les bras anonymes, anonymes, Anonymes, anonymes de l'amour Cette histoire se passe Très loin, très loin d'ici Que personne ne s'en fasse Dans notre doux pays Les amants ramassent les femmes perdues Les jeunes filles seules des photos sont émues Leurs parents sont gens fidèles Les nonnes à leurs âmes veillent Tout ce monde ne connaît pas Les tentations Des plaisirs anonymes, anonymes, Anonymes, anonymes de l'amour De l'amour, de l'amour