Yves Jamait

Les Mots Chocolat

Yves Jamait


Quand je ne pourrai plus entendre 
Le bruit des bottes sur le bitume 
Et sa cohorte d'amertumes qui les escorte 

Quand il n'y aura plus sur Terre 
Un seul chêne centenaire 
Pour me parler des plumes d'ange, des plumes d'ange 

Et quand je ne pourrai plus voir 
Nos espoirs en peau de chagrin 
Qu'à la lueur de nos matins, nos matins bruns 

Alors, j'irai un peu plus loin 
Pousser là-bas ma course folle 
Ivre de vent qui me console, je gueulerai 
A pleins poumons, l' cœur en bataille 
Je danserai pour deux, pour mille 
Ivre de vent, ivre de vie, "Je suis vivant 
Je suis vivant!" 

Quand je ne pourrai plus dire 
Ce qu'on a coutume de taire 
Que l'on enterre ceux qui vivent à cœur ouvert 

Et quand j'en aurai assez 
D'entendre hurler les chiens de guerre 
Qui grandissent sur le fumier de nos misères 

Alors, j'irai un peu plus loin 
Pousser là-bas ma course folle 
Ivre de vent qui me console, je gueulerai 
A pleins poumons, l' cœur en bataille 
Je danserai pour deux, pour mille 
Ivre de vie, ivre de vent, "Je suis vivant 
Je suis vivant!" 

Quand il n'y aura sur Terre 
Plus que des gamins centenaires 
Qui se moquent des plumes d'ange, des plumes d'ange 

Alors, j'irai sur les chemins 
Sans ralentir ma course folle 
Ivre de vent, je gueulerai "Je suis vivant!" 

Alors, j'irai un peu plus loin 
Pousser là-bas ma course folle 
Ivre de vent qui me console, je gueulerai 
A pleins poumons, l' cœur en bataille 
Je danserai pour deux, pour mille 
Ivre de vie, ivre de vent, "Je suis vivant "