Trop de peines et trop de mots qui n' parlent plus Trop de peine et trop de temps perdu Trop de murs et trop de gêne Trop de portes qu'on referme Trop de fatigue et de coups tordus Trop de beauté qui s'abîme Trop de pensées qui la rident Jamais assez de bonté Jamais fini de compter Le temps qu'il nous reste à faire Et ce qu'en pensent nos frères Et la culpabilité À leur santé Trop de lèvres qui se pincent À quoi sert de rester mince Quand le vide est tout autour Du puits d'amour ? Trop de rêves qui s'émoussent À quoi sert d'être plus douce ? La patience est un état Qui sert à quoi ? Trop de peines et trop de mots qu'il faut boucler Trop de peine et trop de temps bâclé Trop de murs et trop de gêne Trop de portes qu'on referme Trop de fatigue et de tours de clés Trop de poitrines qui fondent Sous la morgue qui les sonde Jamais assez de fierté Jamais fini de douter Pour trois mots qui vous redressent Qui vous recambrent les fesses Tout est à recommencer Recommencer Recommencer à comprendre Qu'il va falloir se déprendre Laisser retomber nos bras Autour de soi Et puis faire semblant d'admettre Qu'on n'a plus ni dieu ni maître Quand le vide est tout autour Du puits d'amour Trop de peines et trop de mots qui n' parlent plus Trop de peine et trop de temps perdu Trop de murs et trop de gêne Trop de portes qu'on referme Trop de fatigue et de coups tordus