On voit à peine son visage Les malheureux n'ont l'air de rien Son père dit qu'il n'a plus d'âge Sa mère dit "Je l'aimais bien" Des jours brisés qu'il se rappelle Il n'est pas sûr qu'il ait souffert Tant sa douleur est naturelle Son sourire est mort l'autre hiver Il pleut des jours, le jour en pleure L'avril périt de ses parfums Et comme lui les regrets meurent Sait-on d'un mort s'il fut quelqu'un ? Sait-on d'un mort s'il fut quelqu'un ? Ils iront le voir à l'asile Il a des frères, il a des sœurs Jouer au sou dans sa sébile Nul ne peut rien à son malheur S'il a vécu comme personne Souvenez-vous, par charité Qu'un monstre attend qu'on lui pardonne L'affreux bonheur d'avoir été