Qu'importe ce qu'on dit, c'est la vie qui décide Elle passe entre les lignes en s'excusant du peu Et ce n'est pas sa faute si elle ne coïncide Ni avec ce qu'on dit ni avec ce qu'on veut Je vais parler d'un temps que tu vas reconnaître C'est le tien. Tu y mets ton courage et tes mots Mais chacun ne voyant midi qu'à sa fenêtre Tu ne recevras de moi que ton propre écho La parole de l'autre est souvent décevante La parole de l'autre est souvent en-dessous Car qui parle est toujours une énigme vivante Et même quand on s'applique, on ne comprend pas tout Les mots ne parlent bien qu'à la cause commune Quand tout un peuple crie pour sa vie, pour son pain Quand le mal ne fait qu'un, le verbe fait fortune Et ce que dit un seul est compris par chacun Ça n'est pas, tant s'en faut, le cas dans nos parages Où sur le bien commun le mal est solitaire Les drames y sont nombreux, honteux et sans partage Car plus ils sont variés, moins ils sont solidaires La parole de l'autre n'y est pas dérangeante La parole de l'autre n'y est qu'en-dessous Mais qui parle est toujours une énigme exigeante Dont il faut bien se dire qu'elle a besoin de nous Qu'importe ce qu'on dit, tout est dans ce qu'on porte À qui sait regarder, tout être se confie Et il ne faut pas croire qu'une parole forte Peut se passer du cœur pour atteindre l'esprit La parole de l'autre est une lettre morte Si tu ne l'embrasses pas pour lui donner la vie La parole ne sert qu'à entrouvrir la porte Et la musique est là pour ne pas qu'on s'ennuie La parole ne sert qu'à entrouvrir la porte Si l'amour fait le reste, on se sera compris