Dehors les nuages se traînent les pieds L’orage éclaire les tourments de l’été Le p’tit Jésus enfile les abats Quand j’ai besoin de lui, il n’est jamais là Mes prières au chemin, mes yeux sans repère Pas facile d’être bon pour la fourrière J’ai quatre-vingts ans et je gagerais un cent Que ma carcasse en a pas pour longtemps L’âge d’or vaut rien Au moins, je tire à ma fin J’veux rejoindre ma femme Là où le ciel devient l’aut’bord J’ai l’âme en larmes Le cœur fauché par son départ Je suis barré de partout, j’ai un cadenas dans le corps La chaise berçante grouille plus que moi Sous un ciel de charbon, je courtise la mort Mais la file d’attente est pas prête d’achever Chus su’l décalage, j’ai troqué mes tripes Pour un squelette de rack à chip La vieillesse, c’est un désert, c’est un isoloir C’est mon last call, je prend pas de pourboire L’âge d’or vaut rien Au moins, je tire à ma fin J’veux rejoindre ma femme Là où le ciel devient l’aut’bord J’ai l’âme en larme Le cœur fauché par son départ