Oui, c'est comme ça, il y a des jours où l'on ne vit pas C'est comme ça, il y a des jours où rien ne va Des jours de plein soleil où l'on a si froid Que les plus pauvres joies vous glissent entre les doigts C'est comme ça, il y a des jours où l'on ne vit pas On sort de son lit et déjà le miroir Vous tue d'un regard désenchanté Tiens, il ne pleut pas et on reprend espoir Mais déjà l'ennui désucre le café On arrose des fleurs qui ne s'ouvrent pas Et même le piano refuse son la C'est comme ça, il y a des jours où l'on ne vit pas Je plonge dans la foule comme dans la mer Au fil du courant, je t'aperçois Et malgré moi, je fais le chemin à l'envers Chacun de mes pas m'éloigne de toi Je t'avais reconnue, c'est toi dont je rêvais Et tu ne m'as pas vu, c'est moi que tu cherchais C'est comme ça, il y a des jours où l'on ne vit pas Je croise des enfants, ils ont les cheveux blonds Ils parlent de la guerre qu'ils feront demain Devant un vieillard qui joue avec un cerf-volant Comme s'il tenait le fil de sa vie dans sa main Je m'approche de lui, il fuit, Dieu sait pourquoi Le fil se casse et le vieux pleure devant moi C'est comme ça, il y a des jours où l'on ne vit pas On appelle un ami pour entendre une voix «Amène ton cafard, tu es le bienvenu» Et les mots se cognent à votre désarroi On s'aperçoit soudain qu'on ne se comprend plus Les plus beaux souvenirs, les projets, rien n'y fait On se retrouve idiot et plus seul que jamais C'est comme ça, il y a des jours où l'on ne vit pas Il y a des jours où l'on ne vit pas