Renaud

Un chat qui miaule

Renaud


Monsieur le juge,que l'on me juge,sans trop d'sévéritécar sur mon âme,c'qui fit le drame,c'est la fatalité.J'suis un vaurien,oui je le sais bien,mais tout d'même, jamais,je n'aurais faitc'qui m'mène ici,sans ce chat maudit.Un chat qui miaule,j'vous jure ça fait drôle,quand on cambriole sans bruit,son cri s'élance,tel une démence,troublant le silence des nuits.Un chat qui miaule,c'est presque un symbole,de la mort qui frôle la peaucomme un étauqui vous tordrait le cœur,on a peur.Après l'étudedes habitudesdu richard de Neuilly,par la fenêtre,v'la que j'pénètre,jusque devant son lit.Dans le halode mon blanc falotj'aperçois le magot.Sous l'traversin,j'avance la main,quand sur le chemin...Ce chat qui miaule,j'vous jure ça fait drôle,quand on cambriole sans bruit,son cri s'élance,tel une démence,dans le grand silence des nuits.Un chat qui miaule,c'est comme symbole,de la mort qui frôle la peaucomme un étauqui vous tordrait le cœur,j'ai eu peur.Le vieux se dresse,d'un bond d'détresse,comme dans un cauchemar.Sa gorge ronfle,ses veines se gonflent,il me fixe, hagard.Son regard fouille,mes idées qui grouillentdans ma cervelle en feu,quand tout à coup,fermant les yeux,j'ai serré son cou.On cabriole,notre lutte est folle,et ce chat qui miaule plus fort,son cri s'élance,tel une démence,troublant le silence de mort.Un chat qui miaule,c'est comme symbole,de la mort qui frôle la peau.Quand c'chat s'est tuj'étais d'venusoudainassassin.Monsieur le juge,que l'on me juge,sans trop d'sévéritécar sur mon âme,c'qui fit le drame,c'est la fatalité.