Je v'nais de manifester au Quartier J'arrive chez moi, fatigué, épuisé, Mon père me dit : bonsoir fiston, comment ça va ? J'lui réponds : ta gueule, sale con, ça t'regarde pas ! Et j'ui ai dit : crève salope ! Et j'ui ai dit : crève charogne ! Et j'ui ai dit : crève poubelle ! Vlan ! Une beigne ! Le lendemain, comme tous les jours, j'vais au lycée, Je rencontre dans la cour mon prof d'anglais, Elle me dit : bonjour jeune homme, comment ça va ? J'ui réponds: ta gueule, sale conne, ça t'regarde pas ! Et j'ui ai dit : crève salope ! Et j'ui ai dit : crève charogne ! Et j'ui ai dit : crève poubelle ! Vlan ! Une beigne ! L'proviseur m'a convoqué le lendemain, Dans son cabinet privé, pour un entretien, Y m'dit : essuyez vos pieds avant d'entrer. J'ui ai dit : écoute mon pote, tu m'laisses causer ! Et j'ui ai dit : crève salope ! Et j'ui ai dit : crève charogne ! Et j'ui ai dit : crève fumier ! Vlan ! Viré ! Je m'suis r'trouvé dans la rue, abandonné, J'étais complèt'ment perdu, désespéré, Un flic me voit et me dit : qu'est-c'tu fous ici ? A l'heure qu'il est, tu devrais être au lycée, Et j'ui ai dit : crève salope ! Et j'ui ai dit : crève charogne ! Et j'ui ai dit : crève fumier ! Vlan ! Bouclé ! Je m'suis r'trouvé enfermé à la Santé, Puis j'ai été condamné à être guillotiné, Le jour d'mon exécution, j'ai eu droit au cur'ton, Y m'dit : repentez-vous mon frère, dans une dernière prière Et j'ui ai dit : crève salope ! Et j'ui ai dit : crève charogne ! Et j'ui ai dit : crève fumier ! Vlan ! Y z'ont tranché !