Son sourire était comme un matin d'été, Léger comme la brise, et puis Comme un lac sans fond, lointain et voilé, Comme la lande sous la pluie. Je sais que je ne devinerai jamais Le sourire de la belle, Mais je sais que je donnerais tout sans regrets Pour un sourire, un sourire d'elle. Perdu sans la notion d'espace et de temps Je la tenais et je sais bien, Que je tenais ainsi, l'espace d'un instant, Tout l'univers entre mes mains. Le long d'un futile instant j'ai pu sentir Le souffle de l'éternité, Et j'échangerais tous mes bonheurs à venir Contre celui qu'elle m'a donné. Ses cheveux flottaient en mèches de vermeil Quand elle dormait près de moi. Je la voyais sourire dans son sommeil, Et j'en étais ému, je crois. Je ne saurais jamais ce qu'elle a rêvé, Quelle était cette illusion brève, Qui la faisait sourire, mais j'aurais tant aimé Avoir été un peu de son rêve. Son sourire me chauffait encore longtemps Lorsque j'étais seul à nouveau. Et son souvenir m'est resté présent Jusqu'aux moindres gestes et mots. Je ne sais pas si elle pense parfois A nous, dans son monde irréel, Mais j'échangerais tout l'avenir avec joie Pour revivre un seul jour avec elle.