Lorsque Sophie dansait Tout le bal s'arrêtait Séduit, émerveillé Pour mieux la regarder Tourbillonner, légère Lorsque Sophie chantait Tout le bal se taisait Car sa voix, tout d'un coup Semblait dire un secret A chacun d'entre nous Un peu plus qu'une sœur Beaucoup plus qu'une amie Elle avait tous les cœurs Car, bien mieux que jolie Elle avait du mystère Lorsque Sophie rêvait Le bal s'illuminait Et nous aurions suivi Jusqu'au bout de la nuit Sophie et ses folies Quand elle est arrivée ici Un beau jour, dans ce coin désert Nous avons aussitôt compris Que le printemps succédait à l'hiver Lorsque Sophie aima Tout le monde trembla Et ne put s'empêcher De haïr l'étranger Qui allait nous la prendre Lorsque Sophie pleura La colère gronda On voulut la venger Courir la consoler Et surtout la garder Mais on savait très bien Qu'on n'y pouvait plus rien Car, même dans ses pleurs Son cœur était ailleurs Trop loin pour nous entendre Lorsque Sophie partit Nous n'avons plus rien dit Car chacun comprenait Que nos vingt ans venaient De partir à jamais