J'ai essayé les filles Les belles, les gentilles Les "dentelles et résilles" Celles qui se maquillent Les citron et vanille Et pas de réaction J'ai tenté les garçons Les râblés, les mignons Les "marcel et caleçon" Les nus sous l'édredon Les maigres, les poupons Et puis, on se rhabille J'ai soufflé des jupons Et offert des jonquilles J'ai posé des jalons Dans les belles-familles Dégrafé les boutons Et ôté les mantilles Mais face à l'inaction D' Cupidon qui roupille J' suis passé au bourbon Et au vin qui pétille Jusqu'à la camomille À prendre en décoction La chair est triste, hélas ! Et j'ai eu toutes les ivresses Avec d'improbables ogresses La chair est flasque et lasse Au moment où les corps se pressent Au moment de la passe Au moment de la tasse Le marin, le pompier Même le policier L'uniforme lustré Et la jupe plissée Le treillis tacheté Je ne sais plus que faire ! La blouse d'infirmière La pantoufle de vair La nonne hospitalière Dont l'habit reste ouvert Et l'hôtesse de l'air J'ai tout inventorié J'ai fait des scénarios Des safaris-photos Des dress-codes à gogo Dans des donjons crados De multiples trios Attaché dans le noir J'ai fait les urinoirs Le métro, la baignoire La nuit sur les boulevards Et même l'aérogare Ça paraît sans espoir Je repasse au porto La chair est triste, hélas ! Et j'ai eu toutes les ivresses Avec d'improbables drôlesses La chair est flasque et lasse Au moment où les corps se pressent Au moment de la passe Au moment de la casse Bien sûr, je baise de temps en temps Bien sûr, j'ai des rêves d'amants C'est vrai, ah bah ! C'est vrai Qu' vous avez de jolies dents Mais, que voulez-vous y faire ? Bien sûr, les plaisirs de la chair Quand elles ont de belles manières Savent quelquefois me défaire Mais la plupart du temps Je suis bien peu bandant J'ai tenté le franc-jeu Sur un divan moelleux Le marabout ruineux Le docteur adipeux Et les pilules bleues Et les gélules roses Et après les hypnoses Et la métempsycose Pour guérir l'andropause L'exorcisme s'impose ! Ce fut l'apothéose Mais pas miraculeux J'ai touché du boucher Et de la charcutière Mâchouillé du pépé Et de la vraie rombière Idiots attardés Et ados pré-pubères J'ai fait dans l'étranger Le voyage d'affaires Le Birman potelé La Bulgare sincère J'en sortis sans succès Mais plein de somnifères Hélas ! Au moment de la chasse Au moment de la place Je ne regarde plus Que mes pieds dans la rue Ni les photos de nus Ni les bras dévêtus Ni la courbe des culs Ni la bosse des fesses Je n'ai plus de réflexes Tout me laisse perplexe Je ne garde du sexe Dans un coin de kleenex Que l' souvenir complexe De ceux qui m'ont ému