Michel Sardou

Le fils de Ferdinand

Michel Sardou


Sauv'moi... Sauv'moi la vie.Mais foutez-moi la paix,Je n'suis pas Jésus-Christ.Je suis le fils de Ferdinand,Le roi des ébénistesEt le plus grand truandDe la basse corniche.Ma mère était starletteEt chantait des chansonsDans des tavernes à bièreOù beuglait la légion.Sauv'moi... Sauv'moi la vie.Je suis né dans un port,Très loin de Galilée,Au Grand Hôtel du NordQui louait des meublés.Mon père, pour fêter ça,A vidé trois barriquesEt s'est tiré quinze ansDans les armées d'Afrique.Sauv'moi... Sauv'moi la vie.Sauv'moi... Sauv'moi la vie.Mais laissez-moi tomber :Je n'suis pas Jésus-Christ !J'ai grandi à MarseilleTout au fond du Panier.J'ai suivi à merveilleLes voyous du quartier.Mes idées politiquesSont assez progressistes.Je sais semer un flicEt voler les touristes.Sauv'moi... Sauv'moi la vie.Sauv'moi... Sauv'moi la vie.Mais foutez-moi la paix :Je n'suis pas Jésus-Christ !Imaginez la têteQue f'rait l'humanitéSi j'arrive en prêchant :"Mes frères il faut s'aimer."Imaginez surtout,Il faut être sérieux,Le pape en apprenantQu'le nouveau fils de Dieu...C'est le fils de Ferdinand,Le roi de ébénistesEt le plus grand truandDe la basse corniche,Qu'ma mère était starletteEt chantait des chansonsDans des tavernes à bièreOù beuglait la légion.J'ai grandi à Marseille,Tout au fond du Panier.J'ai suivi à merveilleLes voyous du quartier.Mes idées politiquesSont assez progressistes.Je sais semer un flicEt voler les touristes.Je suis le fils de Ferdinand.