Mas Jeanne

La Geisha

Mas Jeanne


Comme un vieux fleuve abandonnéQue l'indifférence a séchéSon histoire n'est plus qu'un roseau fanéQui se meurt ;Elle lui avait juré dévotionAveugle et fière sans objectionIdolâtrant cet homme plus fort que la raisonQui s'endort.L'amour s'enfuit, le drame s'enflamme,Comme une légende un peu banale ;Quand le soleil ira se coucher sur un lac inventéElle ira loin se réfugier, ses larmes pourront brûlerNe cherchez pas la geisha.Comme un vieux fleuve abandonnéCouvert de sable, de pierres casséesLoin du monde témoin de ce bonheurEffacé.La tristesse a brisé ses yeux,Le ciel pâlit, l'été se meurtEt le temps s'enfuit sans dissuader son cœur.Elle vit de lui, l'attend encore,Fidèle, soumise jusqu'à la mort.Quand le soleil ira se coucher sur un lac inventéSes mains frêles voudront se coller, ne cesseront de prierNe cherchez pas la geisha.Quand les dragons se retirent, les cieux renferment leur ennuiLes collines deviennent si vertes, se purifientMais sur le fond de la scène un corps chemine, se fatigueSi patiente elle cherche l'homme qu'elle a choisi.Comme un vieux fleuve abandonnéElle s'est offerte au vent glacéSon espoir faillit, son regard a changé de couleur,L'amour blessé, l'attente se meurtDe sang tachée, elle sauve l'honneur.Quand le soleil ira se coucher sur un lac inventéElle ne sera plus là pour prier, elle n'ira plus pleurer,Ne cherchez pas la geisha.Quand les dragons se retirent, les cieux renferment leur ennuiLes collines deviennent si vertes, se purifientMais sur le fond de la scène une étoile blanche a surgiDans sa lumière si intense elle nous sourit.