Félix Leclerc

Chanson de femme d'autrefois et d'aujourd'hui

Félix Leclerc


Tu t'absentais un jour et je voulais mourirJ'épiais les passants, je n'étais que soupirEnfin je te voyais sur la route venirFemme jeune, j'étais dehors pour t'accueillirAprès quelques saisons, tu t'absentais un anTu me téléphonais, m'envoyais de l'argentJ'essayais de comprendre, je savais qu'un beau soirSans trop le désirer, tu reviendrais pour voirSi tes enfants sont là, quelle affreuse moraleTes enfants sont partis, ils ne t'ont pas connuJ'ai des dettes, des deuils et je me porte malQui est cet étranger à ma porte venu ?Tu es mort mon amour, emporté par le ventC'était un pionnier, disait-on, un géantJ'ai oublié tes mains, ton rire et ton visageTon nom est déserteur dans mon âme, chère imageVeuve heureuse aujourd'huiVoilà ce que je suis