Maxime Le Forestier

Deux larmes

Maxime Le Forestier


De blessure ancienne,De chagrins cachés,D'où viennentCes torrents asséchés,Ces reflets amersSur tes joues salées ?La mer,T'y es jamais allée ?Tu sais rien des blaguesQue disent en roulantLes vaguesAux cailloux des diguesQue tout ce boucanFatigue.Tu sais rien des rochesOù les naufragésS'accrochentEt deviennent enragés.Tu vois bien, la mer,C'est pas ces torrentsAmersQue tu creuses en pleurant.Les blessures anciennes,Les chagrins cachésReviennentEt deux larmes ont coulé.Quand tes joues sont fraîchesOn dirait deux fleurs,Deux flèchesQuand tes yeux sont ailleurs.Tu sais rien des tracesQue l'eau ni le ventN'effacent.Tu sais rien des signesQue l'encre et le sangDessinent.T'as séché deux larmes.Tu gardes en secretDeux armesQui se rendront jamaisEt sauront défendreContre les faiseursDe cendresLe petit bois de ton cœur.