Une tache d'été qui rit sur la théière Une tranche de pain où le beurre a fondu Respirer sur ta joue ton souffle et ta lumière Marcher sur un trottoir, rêver... rêver... De prendre un train. Et cette déchirure au matin de mon ventre Et nos corps épuisés qui s'ébrouent dans leur bain Et lorsque je t'étreins et lorsque je t'éventre Et lorsque tu me tues et lorsque tu me tiens. Envie de me jeter cent fois par la fenêtre Par celle de tes yeux, par celle de ton corps Lire et relire encore cent fois la même lettre Te dire que je t'aime et te le redire encore. Que je t'aime, mieux que ça, je t'aime C'est mon cri, c'est mon anathème Et je te l'aboierai longtemps Jusqu'après le dernier volcan. Je t'aime, t'aime t'aime tendre Je t'aime la pluie et la cendre Je t'aime la braise et le vent. Je t'aime comme les baleines Aiment l'homme qui les entraîne Vers le harpon qui les attend. Je t'aime à graver sur ta tombe Des mots comme des trous de bombe À faire éclater le ciment De tous les bunkers des allemands. Oui, je t'aime, mieux que ça, je t'aime Si la pluie manque à mes fontaines Quitte à mourir en le chantant Je l'écrirai avec mon sang. Que je t'aime, mieux que ça, je t'aime Mieux qu'un cri, c'est presqu'un blasphème C'est Dieu qui couche avec Satan Dans le lit de la nuit des temps Quand je t'aime, Je t'aime Je t'aime.