Je sais ce que tu me reproches Ce qui modère tes doux émois Ce qui te déplaît tant en moi Amour, c'est clair comme l'eau de roche Allons, trêve de métaphysique Puisque tu n'oses l'évoquer Quitte à quelque part te choquer Je parlerai de mon physique Je suis irrésistible Je suis comme Dieu me fit Comme l'Eve de la Bible La Madone de Vinci Mon regard indicible Ma nuque de lady La blonde mélodie De mes boucles paisibles Mon teint incorruptible Mes lèvres de rubis Te semblent inaccessibles Le prélude interdit D'un lointain paradis Oh ! Oh ! Mais qu'ai-je de si terrible ? Je suis comme Dieu me fit : Irrésistible ! Te voilà sombre et sans réplique Mon cher, tu te fais tout petit Je vois comme elle t'anéantit Ma beauté aristocratique Si ma silhouette longue et frêle Est pour toi signe de froideur S'il ne te faut que de l'ardeur Je peux être aussi mieux que belle Je suis irrésistible Comme Satan me l'a dit Sous ma taille flexible Ce corpus delicti Est un fruit comestible Aux nobles appétits Allons, prends donc pour cible Ma cuisse de colibri Mes reins immarcescibles Et leur sombre incendie Ma bouche est disponible Et mes deux mains aussi Je suis une maladie Sexuellement transmissible Comme Satan me l'a dit "Tu es irrésistible, Irrésistible !" Alors, c'est ça, c'est la déroute ! La Bérézina, Waterloo ! Il faut nourrir ta libido D'autres piments, sans aucun doute Il te faut le charmant minois D'une petite grosse à lunettes D'un boudin, d'un tas, d'une charrette Moi, je suis bien trop belle pour toi ! Ce qu'il te faut C'est un cageot Une chèvre ou Son légionnaire Un simple trou Ou bien ta mère