Quand une femme entre en prison, on lui fait prendre un bain dans du désinfectant pendant une demi-heure, on la rince, elle voit le docteur, on la vaccine, on l'enferme... et elle attend Elle a ouvert la porte du taxi Elle se glisse sur la banquette arrière Elle donne l'adresse d'un hôtel En dehors de la ville Elle défait son foulard Le chauffeur a d'mandé Si elle connaissait quelqu'un là-bas "Je ne connais personne" elle a dit Et puis, le motel, la porte derrière elle Et puis, elle collerait son nez À la vitre à attendre Puis, elle court vers le lit Décroche le téléphone Tourne le dos à la fenêtre Et toi, tu imagines les mots Forcément des "je t'aime" Des "je t'aime" forcément Elle retourne se coller à la vitre Et puis, elle croise les mains sur elle Et encore une fois, un déluge S'abat sur un parking Au-dessus du motel Les nuages s'amoncellent Comme s'ils allaient rester là Elle regarde fixement dans la pluie Et d'un petit mouvement d'épaules Chasse un fantôme Et puis, elle tire les rideaux Et déjà la nuit tombe là-bas à l'horizon Le ciel s'est teinté de rose Quand une femme sort de prison, elle attend. Mary Kay Letourneau a fait sept ans dans le centre de détention pour femmes de l'état de Washington pour détournement de mineur, viol aggravé et parjure. Aujourd'hui elle est mariée à sa victime et ils ont deux enfants. Et toi, tu imagines les mots Forcément des "je t'aime" Des "je t'aime" forcément