Augustine ? Augustin ? Tu viens ? Oui, donnons-nous la main ! Sur la grand-route, vers midi Si chaude au milieu du village, Fallait voir les garçons hardis Parler aux filles les moins sages Il y avait là tout le pays Toute une jeunesse charmante Qui allait puiser de l'eau dans le puits Dans le puits, sous l'arbre qui chante Ce puits d'où sortira toute la vérité Des amours d'Augustin, des amours d'Augustine Ce puits portait en lui quelque fatalité Car c'est bien là qu'ils se parlèrent, j'imagine Et disaient-ils des choses osées ? Oh, non, pas du tout, ils disaient : Donnez-moi la main, Augustine Donnez-moi la main, Augustin Vous êtes ma voisine Je suis votre voisin Je suis votre cousine Et moi votre cousin J'aime votre beau teint Vos bottines Vos cheveux blond platine Ils sont teints J' vous aime, Augustine J' vous aime, Augustin Augustine, Augustin La voisine, le voisin La cousine, le cousin Les bottines, le beau teint Quittons ce patelin, Augustine Oui, partons demain Augustin. Augustin qu'elle épousera un beau matin Vers la grand-ville ils sont allés Augustin travaille comme un phoque Mais Augustine, dessalée Fréquente les bars équivoques Avec un Cubain, certain soir Elle partit au bal musette Mal lui en prit car le grand Noir La traita comme une amusette Dans un hôtel meublé de la place Clichy Elle dut faire la noce avec des vieux sans âge Mais un soir qu'Augustin cherchait dans tout Paris Il rencontra la fille et le Cubain sauvage Et, disait-il des choses, vexé ? Oh, non, pas du tout, il disait : Je te retrouve enfin, Augustine Je te retrouve enfin, Augustin Tu n'es qu'une gamine Oh mon cher gamin Tu es sa concubine ? C'est mon concubin Mon petit coquin Ma coquine Tu n'as pas bonne mine Je n'ai pas eu bonne main Je t'aime, Augustine Je t'aime, Augustin Augustine, Augustin La gamine, le gamin Concubine du Cubain La coquine, le coquin La bonne mine, la bonne main Et c'est depuis ce jour qu'Augustine Aima pour toujours Augustin Qu'elle épousa un beau matin