Les aubes sont mortes hier matin Les aubes sont mortes, tu t'en souviens Tu te souviens, hier matin Et depuis, je ne suis plus rien Un ciel malade, mon caporal Ca brûle ainsi la cendre aux étoiles Dis-moi combien tomberont demain Dis-moi comment elles prennent en main Elle disait "Viens et tu verras Qu'ils compteront avec toi" Elle disait "Viens et tu sauras Que l'amour n'existe pas" Elle disait "Viens et tu verras Qu'ils sont sourds et muets, parfois" Elle disait "Viens et tu verras Qu'ils pleurent avec toi" La pluie qui s'écoule à rebours C'est comme une peau de chagrin Les aubes sont mortes sans lendemain Au côté droit, deux trous toujours Le sang ruisselle dans ma voix Dans la boue, au creux de mes doigts Les aubes sont mortes hier matin Et le cuir est sale de destin Elle me disait "Viens et tu sauras Que l'amour, c'est un peu comme toi" Elle me disait "Viens et tu sauras Que ça n'existe pas" Elle disait "Viens et tu verras Les lendemains ne chanteront pas" Elle disait "Viens et tu verras Qu'ils pleurent avec toi" Dis, tu te souviens Que les aubes sont mortes ce matin Dis, tu te souviens Combien font deux fois deux, au fond des bois Le sang a la couleur du sommeil Et des serpents en bout de dentelles Elle me disait "Viens, tu verras Que les lendemains ne chanteront pas" Elle me disait "Viens et tu verras Qu'ils comptent avec toi" Elle me disait "Viens et tu sauras Que l'amour, ça n'existe pas" Elle me disait "Viens et tu sauras Que tu sauras"