Dans les bois pétrifiés de cette Nouvelle-France silencieuse Telle une âme en peine je porte la lueur des ténèbres Conteplant cette nuit noire sertie d'etoiles où règne l'orbe sépulchral Ce plein regard qui me déchire et qui depuis toujours m'obsède Par monts et par vaux je hurle ma haine Enivré par le sang je célèbre ma douleur Je m'abandonne à ma lycanthropie Là où gémissent les solitaires Ces mains acérées furent jadis humaines, purent un jour aimer Cette chasse qui me grise, seul baume pour mes plaies béantes Les cris de ceux qui furent mes frères se fondent das l'oubli Les corbeaux aux ailes brumeuses Pleurant ma morbide souveraineté Je grimace aux arbres tristes Seul en ce monde désolé Et quand mes larmes se seront taries Sans aucun regret j'irai Dans l'etoffe de ce manteau glacé Reposer ma chair assoupie