Jean Ferrat

Les oiseaux deguisés

Jean Ferrat


Tous ceux qui parlent des merveillesLeurs fables cachent des sanglotsEt les couleurs de leur oreilleToujours à des plaintes pareillesDonnent leurs larmes pour de l'eauLe peintre assis devant sa toileA-t-il jamais peint ce qu'il voitCe qu'il voit son histoire voileEt ses ténèbres sont étoilesComme chanter change la voixSes secrets partout qu'il exposeCe sont des oiseaux déguisésSon regard embellit les chosesEt les gens prennent pour des rosesLa douleur dont il est briséMa vie au loin mon étrangèreCe que je fus je l'ai quittéEt les teintes d'aimer changèrentComme roussit dans les fougèresLe songe d'une nuit d'étéAutomne automne long automneComme le cri du vitrierDe rue en rue et je chantonneUn air dont lentement s'étonneCelui qui ne sait plus prier