Jean Ferrat

À Brassens

Jean Ferrat


Est-ce un reflet de ta moustacheOu bien tes cris de "Mort aux vaches!"Qui les séduitDe tes grosses mains maladroitesQuand tu leur mets dessus la patteC'est du tout cuitLes filles de joie les filles de peineLes margotons et les germainesRiches de toiComme dans les histoires anciennesDeviennent vierges et souverainesEntre tes doigtsEntre tes dents juste un brin d'herbeLa magie du mot et du verbePour tout décorMême quand tu parles de fessesEt qu'elles riment avec confesseOu pire encorBardot peut aligner les siennesCette façon d'montrer les tiennesN'me déplaît pasEt puisque les dames en raffolentOn n'peut pas dire qu'elles soient follesDeo gratiasToi dont tous les marchands honnêtesN'auraient pas de tes chansonnettesDonné deux sousVoilà qu'pour leur déconfitureElles resteront dans la natureBien après nousAlors qu'avec tes pâquerettesTendres à mon cœur fraîches à ma têteJusqu'au trépasSi je ne suis qu'un mauvais drôleTu joues toujours pour moi le rôleDe l'Auvergnat