La forêt s'engourditLes feuilles bougent à peineNi cailles, ni perdrixLe silence est obscèneC'est la vie qui s'en va, disOu c'est la mort qui vient, disLe cerf ne l'a pas suQuand le chasseur l'a vuEt d'un seul coupLe sang jaillit en mille facesC'est le sang de sa raceLe cerf n'ira pas loinIl n'ira pas plus loinQue les bras de sa bicheDéjà le cri des chiensChicanent sur sa pisteJe vais m'étendre iciJe ne me battrai pointPour que ma chair soit tendreEt n'être pas mort pour rienOn a posé ses boisSur un mur héroïqueEt gravé tout en basDernier cerf d'Amérique