Des enfants révoltés et pâles,Au regard étrangement beau,Rêvent de lointaines escalesAu départ des grands paquebots.A l'heure où le soleil se lève,Contre mille désirs, luttant ;Ils écoutent le cœur battantLa chanson que berce leur rêve...Quand le ciel est clair,On voit sur la mer,En haut du bastingage,Nager les poissons,Lorsque nous passons :Les voici, les poissons qui nagent.Quand le ciel est lourd,On rêve d'amour.Quelque belle lointaineEntend nos chansonsLorsque nous passons :La voici, la belle que j'aime...Quand le ciel est noir,On n'a qu'un espoirSur cette mer fatale :Revoir la maisonLorsque nous passons :La voici, la terre natale.Venez vers nous, les beaux voyages,Le ciel est un col de marin,Je vous salue, ô blancs nuagesQui voguez de si bon matin.Dans les ports où la lune blondeSourit et soudain disparaît,Nous irons chanter à la rondeEt boire dans les cabarets.