Elle a mis des feuilles à ses branches Elle a mis des voiles à son mat Enfilé ses plus jolis bas Brulé ses habits du dimanche Elle a regardé l'existence Tous ces souvenirs entassés Dans son coeur comme des cendres Tous ces rêves à demi-fanés Alors elle a murmuré "Liberté liberté liberté Ouuh Liberté tu dois bien exister" Oui on l'entendit murmurer "Liberté liberté liberté Ouuh Liberté tu dois bien exister" Il s'est fait un royaume étrange Entre le mur et le caniveau A l'abri d'un kiosque à journaux Il a choisi sa résidence Il n'a pas connu de vendange Ni de douceur au fil de l'eau La cruauté l'indifférence Se sont penchées sur son berceau Mais on l'entend mumurer "Liberté liberté liberté Ouuh Liberté tu dois bien exister" Oui on l'entend murmurer "Liberté liberté liberté Ouuh Liberté tu dois bien exister" On peut l'ajuster à ses hanches S'en envelopper comme d'un manteau La porter à même la peau Bien au chaud sur son ventre Nichée dans son dos On peut se la jouer carte blanche La brandir tout comme un drapeau On peut la glisser dans sa manche La cacher sous ses jupes Pour en faire son crédeau A chacun sa fleur où ça flanche [?] A chacun son tout premier mot A chacun sa cave et sa grange A chacun sa rue son bistrot A chacun son âme de faillance A chacun son ombre au tableau A chacun ses trois pas de danse A chacun son genre de tombeau Mais il nous reste à rêver "Liberté liberté liberté Ouuh Liberté tu dois bien exister" Oui il nous reste à rêver "Liberté liberté liberté Ouuh Liberté tu dois bien exister"