Ils parlaient souvent de l'Espagne De corridas, d'espoir déçus Et d'une révolution morte Avant d'avoir vécu Souvent ils fermaient les paupières Au fond de leurs yeux la lumière Ils parlaient aussi de leur terre Balayée par le vent Quand le feu avait ravagé Leurs rêves de liberté Souvent ils fermaient les paupières Au fond de leurs yeux la lumière Ils avaient crus qu'en se levant Du haut de leurs quinze ans Le soleil sécherait le sang Ce fut l'exil pourtant Souvent ils fermaient les paupières Au fond de leurs yeux la lumière Et quand les roses ont repoussé Au-delà des Pyrénées Ils étaient trop vieux pour repartir Alors ils sont restés Souvent ils fermaient les paupières Au fond de leurs yeux la lumière Ils parlaient souvent de l'Espagne De corridas, d'espoir déçus Ils parlaient aussi de leur terre Balayée par le vent Souvent ils fermaient les paupières Au fond de leurs yeux la lumière