J'étais pas l'amant de Clairette,Mais son ami.De jamais lui conter fleuretteJ'avais promis.Un jour qu'on cardait ses chevrettesAux champs, parmiL'herbe tendre et les pâquerettes,Elle s'endormit.L'herbe tendre et les pâquerettes,Elle s'endormit.Durant son sommeil, indiscrète,Une fourmiSe glissa dans sa collerette,Quelle infamie !Moi, pour secourir la pauvrette,Vite je misMa patte sur sa gorgerette :Elle a blêmi.Ma patte sur sa gorgerette :Elle a blêmi.Crime de lèse-bergeretteJ'avais commis.Par des gifles que rien n'arrêteJe suis puni,Et pas des gifles d'opérette,Pas des demies.J'en ai gardé belle luretteLe cou démis.J'en ai gardé belle luretteLe cou démis.Quand j'ai tort, moi, qu'on me maltraite,D'accord, admis !Mais quand j'ai rien fait, je regrette,C'est pas permis.Voilà qu'à partir je m'apprêteSans bonhomie,C'est alors que la guillerettePrend l'air soumis.C'est alors que la guillerettePrend l'air soumis.Elle dit, baissant les mirettes :"C'est moi qui ai mis,Au-dedans de ma collerette,Cette fourmi."Les clés de ses beautés secrètesEll' m'a remis.Le ciel me tombe sur la crêteSi l'on dormit.Le ciel me tombe sur la crêteSi l'on dormit.Je suis plus l'ami de Clairette,Mais son promis.Je ne lui contais pas fleurette,Je m'y suis mis.De jour en jour notre amouretteSe raffermit.Dieu protège les bergerettesEt les fourmis !Dieu protège les bergerettesEt les fourmis !