Alain Barrière

Une petite plage

Alain Barrière


Une petite plage bleuePleine de mer et de soleilUne petite plage bleueEt des enfants qui s'émerveillentUne petite plage heureuseVivante et gaie sous le soleilUne petite plage heureuseAux airs de paradis partielOù la mer doucement s'étire juste avant de se retirerQuand le commande la maréeCes cris d'enfant et cette mouette s'accrochantSur le bas du cielCes voiles blanches, cette fêteCe bal à nul autre pareilCette paix bruyante et profonde des riresEt des jeux de l'étéUne petite plage d'orDe sable fin sous le soleilUne petite plage encoreEt des amants qui s' émerveillentEt cette plage qui se videA l'heure de midi sonnéeEt ces deux amants qui s'attardentComme sans doute pour fixerDans le silence qui s'installe autour de leur félicitéComme un moment d'EternitéComme s'ils ne faisaient que naîtreAu grand amour fatalitéSi le temps avait cessé d'êtreToutes pendules arrêtéesEt comme écrasés par l'ivresseD'un eldorado révéléUne petite plage nueSous le ciel bas d'un long hiverUne petite plage nuePleine de souvenirs d' hierElle attend patiente et sereineQue revienne un autre étéElle attend patiente et sereineD'autres amants émerveillésPeu lui importe ce qu'adviennentCes amours qu'elle a bercésEt qui n'ont duré qu'un étéEt puis dit-on que le temps passe à la vagueSur le rocherEt puis dit-on que tout s'efface au sableQui nous vit passerEtale-t'on ces déchiruresDevant la nature apaiséeUne petite plage rêveSous le ciel d'un soir d'étéUne petite plage rêvePleine d'étoiles et de clartéEt cette fille qui m'attendaitCachée, blottie dans les rochersQui sitôt que j'apparaissaisS'élançait vite pour danserEt mon cœur s'arrêtait de battreDans l'éblouissante clartéDe ces minutes-éternitéEt la mer brûlait sous la luneDe cent mille feux allumésEt les étoiles au ciel, superbesFaisaient une fête beautéSon corps tournoyait sous la luneAu bord de l'irréalitéCette fille... c'était toiCette fille... c'était toi