Prendre le temps de la mémoire Mémoire d'avant le temps d'y croire Quand on n'était pas encore sûrs De faire le mur Qu'on savait bien s'ouvrir alors Aux bras des vivants et des morts Vos bras, Hugo, pour l'envergure Qu'on savait bien ouvrir les mains Aux mots dont on n'était pas dignes Ces mots qu'on laissait pour demain Au bord des lignes Je vous aimais à la folie Mes Artificiels Paradis Je vous suivais jusqu'aux Enfers De vos Mentales Saisons d'Hiver Le Cœur-Crevé dans vos Alcools J'eus Mal aux Fleurs de vos Paroles Quand vos Amours Jaunes hissaient l'Air Prendre le temps de la mémoire Mémoire d'avant le temps d'y croire Quand on était encore très fiers D'avoir souffert Qu'on savait bien s'ouvrir alors Aux bras des vivants et des morts Vos bras, Rimbaud, pour la colère Qu'on savait bien ouvrir les mains Aux mots plus larges que nos pages Ces mots qu'on jetait pour demain Hors de nos cages, hors de nos cages