Tu te prends pour un clown ou pour un chevalier Pour un chef d'orchestre, pour un écolier Ton visage change comme les halliers Pas moyen pour moi de m'ennuyer Chez nous, mon bel amour, ô mon Caméléon Ma tantôt chenille, tantôt papillon Ton visage change comme les néons De la fête foraine des quatre saisons Tu fais tantôt le chêne, tantôt le roseau Le loup de La Fontaine aussi bien que l'agneau La fourmi, la cigale et les deux petits pots Ton visage change... C'est beau Tu mises, tu paries, tu bluffes et lances les dés Ta vie sur le tapis : un "Je" de société Chacun en a sa part et moi seule en entier Victor, pardon, je ne pouvais pas la rater Pourquoi n'être que soi ? Pourquoi n'être qu'un seul quand on est des milliers ? Et moi qui ne dors qu'avec toi Je ne sais jamais près de qui je vais me réveiller Ta façon de m'aimer suit les mêmes aléas Selon que tu sois Don Quichotte ou Casanova L'ardeur que je t'inspire a des hauts et des bas Ne dis pas non, je sais quand tu ne m'aimes pas L'amour n'est homogène que dans l'idée des sots Je ne crains ni tes flemmes ni tes dents sur ma peau Pour faire un bon hymen, il faut du froid et du chaud Plein de joies, quelques peines et beaucoup de repos Pourquoi n'être que soi ? Pourquoi n'être qu'un seul quand on est des milliers ? Et moi qui ne dors qu'avec toi Je ne sais jamais près de qui je vais me réveiller Le chemin le plus riche n'est pas le plus plat Les monts, les vaux s'alternent et ne s'annulent pas Tes mille et un détours, mon amour, font de toi Un être pur et simple, un être droit Eh bien je vais vous montrer, au quotidien, ce que ça donne Ça me fait : Da di bal ah ... [scat] Ben, je ne m'ennuie pas !