Très haut amour, s'il se peut que je meure Sans avoir su d'où je vous possédais En quel soleil était votre demeure En quel passé votre temps, en quelle heure Je vous aimais Très haut amour qui passez la mémoire Feu sans foyer dont j'ai fait tout mon jour En quel destin vous traciez mon histoire En quel sommeil se voyait votre gloire Ô mon séjour Quand je serai pour moi-même perdue Et divisée à l'abîme infini Infiniment quand je serai rompue Quand le présent dont je suis revêtue Aura trahi Par l'univers en mille corps brisée De mille instants non rassemblés encor De cendre aux cieux jusqu'au néant vannée Vous referez pour une étrange année