Ma vie n'est qu'un long chant tendu vers je ne sais quel ou qui, quelle ou quoi Ma vie n'est qu'un long chant parmi les chants perdus qui se cherchent en chemin L'être humain que je suis s'attarde encore souvent sur son propre destin Sans oublier pourtant tout à fait que sa vie ne tient qu'au fil des autres Et tient d'un peu chacun Ma vie n'est qu'un long chant semblable au cimetière d'un village oublié Peuplé d'amis perdus, d'amoureux éconduits, de femmes trépassées L'être humain que je suis s'attarde encore souvent sur son propre passé Sans oublier pourtant tout à fait que sa vie se doit à ceux qui viennent À ceux qui sont restés Je suis vivante, c'est à vous Morts ou vivants que je le voue Je suis vivante comme un fou Qui porte souffrance à son cou Sans jamais tomber sous le joug Et sans distinguer peu ou prou Le poids qui le met à genoux Du collier qui le tient debout Ma vie n'est qu'un long chant d'amour éberlué d'être encore désirable Aux yeux de celles et ceux qu'elle a choisi, un jour, pour honorer sa table L'être humain que je suis s'attarde encore souvent devant l'intolérable Sans oublier pourtant tout à fait que sa vie ne doit qu'à ceux qu'elle aime D'être un peu secourable Je suis vivante, c'est à vous Que je le dois, que je le voue J'aime le monde à travers vous Vêtu de vie, vêtu de vous Bonheur à vie, bonheur à vous Quand je m'agrippe à votre cou Je pourrais n'être qu'un licou Vous me portez comme un bijou Ma vie n'est qu'un long chant tendu vers je sais bien quel ou qui, quelle ou quoi Ma vie n'est qu'un long chant parmi les chants trouvés qui la guident en chemin L'être humain que je suis s'attarde encore souvent sur son propre destin Sans oublier pourtant tout à fait que sa vie ne tient qu'au fil des autres Et tient d'un peu chacun