Bien au-delà des vallées de bruyère Là où les dunes de sable blanc Se jettent nonchalamment dans la mer Sous un ciel lourd et menaçant Il allait deux mains posées sur la terre, Ses yeux sont tournés vers deux temps Il prie tous les dieux a sa manière Pour le sort de son vieux continent Il est de ceux qui ont connu les guerres, Qui ont vu des yeux innocents Scintiller des reflets incendiaires Des reflets des fous de satan Après le printemps, un été prospère Arrive l'automne et ses tourments Mais quand le froid sort de sa tanière On reconnait la valeur des gens. Il y'a dans l'air que la marée lui ramène inlassablement, Un parfum de misère,les embruns de la mer les jours de mauvais temps. Chaque année quand vient l'hiver Le serpent répand son poison Là où coulait la lumière, Il s'installerait bien pour de bon. Mais la colère est éphémère, Elle passera comme passent les saisons. Si par malheur, de temps en temps, le froid dure, Le serpent attaque au hasard. Et d'autant plus grâve est sa morsure, que les réserves se font rares. Doucement le venin atteint les yeux, l'homme ne voit plus que son nombril Et son cœur, même le plus généreux, son cœur devient celui d'un reptile. Il y'a dans l'air que la marée lui ramène inlassablement,0