Je vous conte ici l’histoire d’un homme au regard vil Qui laissa la marque de son étreinte sur ma femme et sur ma fille Il souriait sans cesse, cet homme au chapeau, à ce qu’on m’avait dit Et les larmes de rage étaient coulées bien avant que j'eusse rencontré ce Spectre de mes nuits La lune cachée par la brume, il était venu lors de mon absence Ses mains avaient laissé les traces crochues du souffre de l’enfer Sur leur visage dès lors raidi et encore torturé par l’horreur J’ai purgé toute la damnation de mes concupiscences Mais ma foi s’agenouilla immédiatement devant ma haine Elle me condamna, encore une fois, au combat J’entendais encore les cris qu’inspira ce massacre Lorsque j’ai extirpé ma vieille lame de son socle d’airain L’ineffable de ce moment mal donné, la fébrilité, le tourment, la rage Devaient encore une fois essuyer la vigueur et la noblesse de mon art J’avais parcouru neuf ans les routes du pays et j’ai prié en maintes Chapelles Avant de tomber, pied ferme, face à ce sourire morbide et à son cap opaque Je l’avais traqué dans sa route funèbre Il s’était trahi dans la faiblesse de son orgueil Il m’attendait au clair de lune Dans ce champ qui demeura desséché Nous n’avons pas parlé Et je suis ici à vous raconter ce récit épique Qui évoque la vertu d’une volonté irascible Il rappelle que l’insouciance ne garantira jamais de l’infamie Et que l’âme en paix sait s’abreuver de haine, de cruauté et de tragédies