Oh, qu'est-ce que tu as à me regarder? Qui, moi? Toujours vif, comme au premier jour de cour Où tour à tour les mecs te matent Claque pas de genoux T'es viré de la cour Tenir le coup, regard froid Fais pas le tocard L'œil au beurre noir Faut mieux le faire que l'avoir Dès le plus jeune âge engrainé A évoluer dans une meute où les l'ego Se fait les dents sur les colliers d'à-côté Où les réputations se font et se défont Où les moins costauds enjambent les ponts Où se défoncent sans modération En guerre permanente avec les autres Les bandes se forment On comprend vite que l'on est plus fort avec ses potes En somme, voici venir l'âge béni Où tu te crois homme, mais t'es qu'un con Et il y a qu'à toi qu'on l'a pas dit Les autres jouent les caïds pour une bille Puis une fille, les poils s'hérissent Les temps engraissent On tape pour des peccadilles Evite les yeux, on doit pas voir quand ça va mal La moindre faille physique ou mentale L'issue peut être fatale On grandit au milieu des rônins Chacun sa barque pourrie Sur sa mer de merde Chacun sa voix, sa vie Devant l'adversité, les coudes se soudent On pousse un kiai de toute sa taille Prêt à mourir comme un samurai