Bien que j'ai eu de l'aisance, à partir vers l'inconnu Je n'aurai pourtant jamais cru, y mettre autant d'excellence Mon amour propre comme une lance, pointe vers l'obscur, le tordu La besogne d'un mec obtu, qui s'abîme de persistance J'ai bien failli perdre le sens, et beaucoup s'y sont perdus Combien d'amis elle a eu, celle qu'on nomme désespérance Pourtant je reste comme en transe, attaché comme un mordu A cette chose qui épuise, tue, me f'rai déplacer l'immense J'ai les pieds lourds, l'esprit rance, j'suis épuisé y'a plus d'jus Y'a des jours où j'me situe, entre le néant et l'absence Pourtant encore si j'avance, c'est qu'elle me colle, me pollue Ma saleté d'espérance J'aurai voulu m'prélasser, entre divan et télé Mais y'a la sueur qui coule, et les idées qui dérangent La sueur noie les idées, et je reste un peu lassé Mais bientôt une vague me saoule, m'aspire, me noie, me démange Le monde s'est laissé réglé, les foules sont apprivoisées L'économie est leur bible, Consommation est leur ange Et on prie l'esprit Billet, pour qu'il nous laisse épargner On croit qu'on décroche la lune, avec nos ailes de mésange Et quand je parle d' mes projets, introuvables chez l' VRP On dit que je suis endiablé, on dit de moi que je m'enfonce Fini par dire qu ' j' suis taré, fauché j' deviendrai fâché Avec ma saleté d'espérance Les maux de tête ont repris, et tous les mots qu'on s'est dit Nos vieux plans, nos stratégies, valables pour changer trois mondes On pense plus, on les oublie, on en rie et on sourie Pourtant dans la tête réside, une voie endormie qui ronfle Elle sommeille dans un bon lit, à l'édredon bien rempli Elle s'enfonce dans tant d' replis, qu' son lit ressemble à une tombe Mais dans mon esprit meurtri, cette vie n'est pas endormie Son lit doit être fait d'orties, car elle gratte et ça me ronge Elle m'impose tous ses ennemis, elle m'emmène vers les conflits Plonge ma tête dans nos vomis, qu'elles qu'en soient les conséquences J'ai des tâches d'antipathie, des boutons d' fièvre d'incompris C'est ma saleté d'espérance Quand tu entendras c' morceau, ça s' ra parce que je perdure Ou bien parce que en coup dure, j' l'aurai chanté dans l' métro Mais s'il passe à la radio, où s'il crache dans ta voiture Sache qu'à son stade d'écriture, j' tais assis dans un bistro Refusant de vivre des rimes, préférant vivre d'intérim Pour laisser libre court à l'art, sans patrons, sans révérence Laissant loin de moi cette frime, qui rend bien médiocrissime Laissant mes mots d 'venir star, révolutionner cette science Ma plume jouant de l'escrime, pour m'aiguiser dans l'estime Autant d'efforts m'assassinent, et pourtant j' reste dans la danse C'est que dans mon malheur prime, mon ami le plus intime Ma saleté d'espérance