Elle est le fil, elle hait le feu Elle est fragile mais pas tant que ça Et si la vie casse au milieu Il renouera Perdre le fil me rend nerveux Je suis habile je n’en doute pas Rester tranquille je ne le peux Il le faudra S’aiguise l’aiguille, commence la toile Le temps s’habille pour lever le voile Le tissu cellulaire Fait de la chair de la fibre textile admirée Un filament d’existence animé Une voile éphémère Portée par l’air, à l’instinct attachée D’être sous toutes les coutures parfaite Ni tâchée, ni déchirée Il se profile un jeu dangereux Pas besoin de mille pour tomber bas Et si cette fois c’est du sérieux Qu’est ce qu’il fera? Il aiguise l’aiguille, le ciel se voile Tout ne tient plus qu’à un fil là où ça fait mal La déchirure brille, la blessure à découvert La piqure est utile, les sutures nécessaires Elle hurle à s’en rompre les cordes « A cœur ouvert découvre-moi A corps ouvert, point droit Point de croix, ce que tu voudras Recouds-moi! Recouds-moi, ne me laisse pas comme ça! Recouds-moi Il défile Le fil rouge Tiens ton souffle Rien ne bouge Le tissu cellulaire Fait de la chair de la fibre textile Un filament d’existence animé Qui se régénère Sous toutes les coutures Recoud les coupures Soigne les brulures Et toujours là