Vent d'automne sur la ville, tourbillon dans la froidure, Les tempêtes printanières, vent d'été dans le blé mûr. Si j'ignorais ces images et ne connaissais le vent Que par tes cheveux qui flottent, je connaîtrais bien le vent. Vacarme des rues bruyantes, les bribes d'une chanson, Des moteurs, des cris, des rires et le silence profond. Si mes oreilles étaient sourdes et si je n'avais perçu Rien qu'un seul mot de tes lèvres, je dirais, j'ai entendu. Rubans de couleur, guirlandes, la lumière au fond du noir, Néons dans le crépuscule, d'une nuit passée à boire. Si devant mes yeux ces choses passaient toutes inaperçues, Que mes yeux sur toi se ferment, je dirais pourtant, j'ai vu. Espérer, attendre, craindre, les erreurs, le désarroi, Douter pardonner et croire, ivresse et larmes de joie. Si ces émotions étranges m'étaient toutes inconnues, Que dans tes bras je m'endorme, je dirais j'ai tout vécu