Serge Reggiani

On n'en meurt pas mais ça vous tue

Serge Reggiani


Un rayon de soleil à travers la verrière
Des gouttes de rosée au rosier, suspendues
La nuit comme un brouillard sur un chemin de terre
On n'en meurt pas mais ça vous tue
On n'en meurt pas mais ça vous tue

Le cœur qui ne fait plus que ce qu'il veut bien faire
De l'insoucieux désordre à la triste vertu
Le parfum des lilas près d'un ange de pierre
On n'en meurt pas mais ça vous tue
On n'en meurt pas mais ça vous tue

Il y a dans la douceur un parfum nostalgique
La beauté bien souvent vous met du blues au cœur
Est-ce un caprice ou bien la vie qui nous indique
Qu'il en faut du talent pour goûter au bonheur ?

Le chagrin qui se perd dans le nœud d'un mouchoir
Le doute qui vous laisse au bord de l'inconnu
L'envie de tout comprendre et la peur de savoir
On n'en meurt pas mais ça vous tue
On n'en meurt pas mais ça vous tue

Un oiseau prisonnier d'un fouillis de feuillage
L'émotion partagée d'un baiser retenu
L'idée que l'on s'en fait quand il a vingt ans d'âge
On n'en meurt pas mais ça vous tue
On n'en meurt pas mais ça vous tue

Un rayon de soleil à travers la verrière
Des gouttes de rosée aux rosiers, suspendues
Cela vous tue bien sûr, mais de jolie manière
Et puisqu'on n'en meurt pas, que demander de plus ?

Le regard d'un enfant planté dans mes yeux tristes
Comme une épée d'amour, comme un baume perdu
Et sa petite main qui me dit que j'existe
Je n'en meurs pas, mais que veux-tu ?
Je n'en meurs pas, mais que veux-tu ?

Mon amour ça me tue autant que la tendresse
D'un geste que tu as qui me déshabitue
Quelquefois de penser que la vie me déteste
Ce geste là, pas pris, pas vu
Il me tuera, mais il continue !