Qu'à nouveau il me souvienne Ces désordres somptueux En ces luttes fauves et belles Où l'on éprouve le Feu Que ces écueils me crèvent les yeux Dans un défi lancé au ciel Je m'élèverai par leurs maux glorieux Gravant ma splendeur sur chaque marche franchie Oh ivresse, fracas subtil! Quand la torpeur s'ébroue et enfle Enfle en un vertige puissant Dont je goûte, épuise les nuances Et l'éclat dans ces sillons fertiles Abreuve l'homme pris d'une audace vive Sur la pente - lui révèle la splendeur de ses pas Ils me guident là où d'autres sont déjà tombés Mais sans remords ni larme Le souvenir d'un confort perdu Qu'aurai-je à retenir Quand pèseront sur moi Le déclin et son ombre? C'est une sente à gravir - degré après degré Un rempart où se brise la tiédeur des fades ambitions Mais de celui qui triomphe, qui peut dire le sort? Quelques pas demeurent Au bord d'un gouffre de perdition Désormais sur les crêtes Je bois à grands traits la lumière acide Moquant ces drôles de silhouettes Toutes grotesques et le geste flaccide Sans tenue, trop à l'aise Sans vertèbres et turpides!