La musique est drabe et le boss est arabe Il est lamentable, il croule sous la table Il est livide car son bar est vide Personne n'est venu ce soir pour voir Le spectacle dérisoire que nous donnons dans son bar Pourtant ce ne sont pas des chansons sinistres Que nous chantions dans ce décor Monsieur Poufpouf à la voix de sistre Et Mononc' Serge à la voix de stentor Le patron qui allait encore perdre des sous Devenait Ha! Ha! Ha! de plus en plus saoul À mesure que son ventre s'remplissait de cognac Il était de plus en plus en tabarnak À l'entracte le vieux papi ivre mort Courut verrouiller la porte du bar Afin que plus personne n'entre dans son tripot Pour entendre l'excellent duo de Blaireaux COUSCOUS- Comment il s'appelle, le patron? COUSCOUS- Ah! J'me souviens plus de son nom! COUSCOUS- Quel refrain à la con! COUSCOUS- À la santé! Un passant attiré par tout ce branle-bas Se dit " All right! Un bar où il s'passe de quoi! " La porte étant close, il entra par la fenêtre Mais le boss voulut évincer le trouble-fête La bagarre éclata et tout ce tintamarre Eut tôt fait d'attirer plein de gens dans le bar Profitant du tumulte ainsi provoqué Les Blaireaux en choeur se remirent à chanter Et ce lundi soir qui s'annonçait des plus ternes Prit soudain des allures de minable western Ce fut ma foi une soirée mémorable Et le patron fit des recettes plus qu'appréciables COUSCOUS- Comment il s'appelle, le patron? COUSCOUS- Ah! J'me souviens plus de son nom! COUSCOUS- Quel refrain à la con! COUSCOUS- Hé! Mon frère! Savais-tu que dans les discothèques avant de faire cul sec tous les mecs font " À la santé!" Le lendemain dans un éclat de rire Tout s'est arrangé autour d'un verre de kir Pour faire oublier son comportement brutal Le patron offrit une tournée générale Il a offert des arachides à Rachid Il a offert une jolie cage à Omar Il a envoyé Amed au club med Il a acheté toutes ces choses à rabais Même s'il n'en a pas toujours la classe Le boss est bien plus beau que Julio Iglesias Il a du sex-appeal, il a du talent Et c'est pourquoi, malgré tout, nous l'aimons tant Vive son bar, sa bière et ses minables cigares Vive les dinars, les roubles et les dollars Vive le tintement de son tiroir-caisse Et vive les grosses piastres en liasses épaisses Quand il sera mort le vieux boss de bar Nous lui ferons les funérailles les plus belles Il y aura du vin, de la mortadelle Et des caisses, caisses, caisses, caisses, caisses De merguez Il a offert des arachides à Rachid Il a offert une jolie cage à Omar Il a envoyé Amed au club med Le patron n'a pas manqué de respect Le patron n'a pas manqué de respect Le patron n'a pas manqué... C'est curieux ça Mononc', moi je crois plutôt que Le patron il a manqué de respect À la santé!