Maintenant Tu portes tes blessures Comme des voiles Et quelques lambeaux de la nuit Aiguillés aux douleurs cardinales Suspendus d’une plaie à l’autre Pour survivre un instant aux cauchemars de la terre Tu tisses du monde l’étoffe de la disparition Des vagues fauves aux limites des étoiles Dans une main, le silence Enlacé d’ombres Dans l’autre, la somme des naufrages Tu recouvres le sang et les restes de ta vie Des gestes de la noirceur Et prends de l’océan les larmes Pour soulager la brûlure de ton regard Pour vivre un instant dans l’allégresse des anges Tu masques ton visage Et l’abîme de tes yeux Avec la dorure du ciel Une mince lumière Et la maigreur de ton espoir Maintenant Tu arbores la fêlure, le cratère, le cri Le moment vide et la peine absolue Le désordre de Dieu La terreur nue Que des étincelles se transmettent Que ton coeur imite la beauté Brutalement Pour t’arracher à tes mots avariés Aux monuments de tes délires Je descendrai vers toi Dans la violence encore une fois, peut-être S’il te faut le feu de l’horreur Comme prière de la fuite Je serai l’appel furieux des armes salvatrices La carence exacte de la lame et de la flamme