On a réuni tant d'affaires pour se faire exister Pour se donner l'air d'en prendre pour perpétuité En encombrant l'atmosphère en vivant en apnée Tapis dans notre tanière on pensait voir les hivers passer Mais la soirée d'hier a tout mis sur le plancher Un bon coup de tonnerre nous voilà bien avancés La vaisselle est par terre la serpillière est à passer En crue est la rivière en pleurs est la mariée Et aujourd'hui il y a tant de choses à rassembler On déménage et ça ne fait que commencer On ne sait plus trop quoi faire de toute cette liberté Gardes-tu le frigidaire si je prends le sommier En ce qui concerne la gazinière je peux désormais m'en passer On se sent comme des serpillières qu'il faudrait essorer Pour éponger les histoires d'hier celles qui nous ont trempés On a accumulé un enfer dont il faut se séparer C'est aujourd'hui que l'on se délaisse C'est aujourd'hui que l'on se chasse Pour une nouvelle adresse Pour une nouvelle impasse Pour ailleurs aller poser nos fesses Pour ailleurs aller reprendre une place Il faudra bien que ça cesse Ou il faudra bien que l'on s'y fasse