Michel Polnareff

Hey You Woman

Michel Polnareff


Il faisait nuit quand elle est arrivée sur moi 
J'ai vu seulement des yeux et des dents qui brillaient. 
J'aurais dû me méfier 
Me faire assurer sur la vie 
Contre le vol et l'incendie 
La grêle, la Révolution 
Acheter un pistolet, un canon 
Bref : faire quelque chose. 
Et moi je lui ai acheté des roses ! Des roses ! 

J'ai passé deux ans dans un réfrigérateur 
Oh bien sûr, j' n'ai manqué de rien, 
J'avais ma bouteille de lait tous les matins 
Mais ça fait froid au cœur 
Et ça rend méchant un réfrigérateur. 
C'est elle qui avait les clés 
Je n'avais le droit de sortir qu'en hiver, jamais après minuit. 
C'est à cette époque là que j'ai commencé à la détester. 

Horrible monstre 
Mélange de toutes les beautés 
De toutes les horreurs du Monde 
De Vénus à la Joconde 
De Viviane à Mélusine 
De Cléopâtre à Messaline 
De la fée Carabosse à Dracula 
Me prenant tentaculairement 
Buvant jusqu'au moindre globule rouge de mon sang 
Voilà ce qu'elle était. 
Et moi l'idiot qui la détestait 
Je l'aimais ! Je l'aimais ! 

Il faudra quand même un jour 
Toi la femme qui m'a tout donné 
Tout pris tout redonné 
Tout repris 
Que tu paies le prix 
De cette mélo tragédie 
Il faudra que veux tu ? 
Un beau jour que je te tue 
Par petits morceaux 
D'abord je tuerai ta férocité 
Et puis ta vanité 
Et puis ta malhonnêteté 
Et puis ta rapacité 
Et puis ta perversité 
Ta frivolité 
Ton infidélité 
Ton hérédité 
Ton absurdité 
Ta partialité 
Ton immoralité 
Jusqu'à ce qu'il ne reste plus 
Que ta virginité 
Ta féminité 
Ta frigidité, 
Ta divinité 
Et ton é-ter-ni-té