Il faudrait oublier le temps Oublier qu'on a trente ans Et qu'en ouvrant nos fenêtres On respire le temps peut-être Faudrait oublier le vent Oublier qu'en attendant On essuie bien des tempêtes Tout au bout des océans Mais dis-moi, regarde-moi, explique-moi, j'existe ll faudrait oublier les gens Oublier qu'en grandissant On voit derrière nos fenêtres Des flocons de pluie, c'est du sang Faudrait oublier souvent Les mots qu'on entend tout le temps Imprimés au fond des êtres Comme une tache sur du bois blanc Mais dis-moi, regarde-moi, explique-moi, j'existe Il faudrait oublier l'écran De nos vies en mouvement Quand le film est à la vague À la vague et moi dedans Faudrait oublier le temps Oublier qu'on a cent ans Et qu'en ouvrant nos fenêtres On respire le temps peut-être