J'étais l'enfant le plus laid du quartier Les filles de joie m'embrassaient par pitié Je vivais cloîtré ç'en était désolant Jusqu'à ce jour, jusqu'à ce jour de l'an Je marchais, tristement à travers prés Quand brusquement comme par un fait exprès Je vis surgir troublante à mes côtés Une créature, devinez qui c'était ? C'était ma femme, c'était ma femme C'était ma femme que j'avais accostée C'était ma femme, c'était ma femme Depuis j'passe mon temps à le regretter. Tout le monde s'en vint pour me féliciter Les compliments pleuvaient de tous les côtés Je vivais heureux, ç'en était insolent Jusqu'à ce jour, jusqu'à ce jour de l'an Je marchais solitaire à travers prés Quand brusquement comme par un fait exprès Je vis toute nue comme par un jour d'été Une créature, devinez qui c'était ? C'était ma femme, c'était ma femme C'était ma femme qui s'extériorisait C'était ma femme, c'était ma femme Depuis je suis plus tout seul pour l'apaiser Du forgeron, du clerc au charcutier Tout le monde goûta aux appas de ma moitié Elle maigrissait, elle perdait son allant Jusqu'à ce jour, jusqu'à ce jour de l'an On marchait tous les deux à travers prés Quand brusquement comme par un fait exprès Comme autrefois j'ai voulu la soulever Devinez qui est restée sur le pavé ? C'était ma femme, c'était ma femme C'était ma femme qui était morte épuisée C'était ma femme, c'était ma femme Bien entendu ils m'ont tous accusé Ils m'ont mis dans la prison du quartier Ils me gardent bien, je suis leur seul prisonnier Demain je vais mourir avec talent Au petit jour, au petit jour de l'an Ils ont dressé l'échafaud dans le pré J'entends déjà le vent dans les cyprès Mon âme enfin va pouvoir se sauver Devinez qui je m'en vais retrouver ? L'âme de ma femme, l'âme de ma femme Au septième ciel elle a dû s'arrêter Parmi les flammes, l'enfer des âmes C'est de faire l'amour pendant l'éternité