Kells

Bleu

Kells


Je vis au creux
De ce que mes fers
Ont laissé choir
Dans l'éphémère,

Le doux visage d'une illusion
Qui me berce de ses reflets.
Je souhaite en vain
Que s'éveillent les objets de mes rêves,
M'enivrer enfin de chimères.
M'enivrer loin de cet enfer!
Respire sans fin le bleu d'une nuée d'air.

Les jours s'enchaînent,
Les heures ne décèlent
Qu'une porte au goût de désespoir.
Les jours s'enchaînent,
Le sort ne révèle,
Qu'une porte au bout du dérisoire.

Je cherche encore
Ce bleu qui m'éclaire,
Levant ce poids crépusculaire.
Le doux mirage d'une déraison
Qui me crève dans ses filets.
Je crache en plein sur le suaire
Qui recouvre mes lèvres.

Délivrer l'âme de ce calvaire.
Délier ce qui m'aliène.
J'explore mon imaginaire.
Le monde dort tandis que l'éther
Nous enlace!
Choie ces nuées d'air!