Où que tu ailles, traître, Je te retrouverai Derrière ta fenêtre Je te reconnaîtrai Et tu peux te cacher Tu peux te faufiler Laver tes mains tachées Mais à l'heure qu'il est Tu dois te réfugier Dans une rue obscure Ou bien te marier Derrière une tenture Mais moi, je te le dis Je te retrouverai Puisque tu m'as trahie Ô traître, je t'aurai Je t'aurai, je t'aurai ! Si seules les montagnes Ne se rencontrent pas Du haut de ma montagne J'entends déjà tes pas Et j'ai bu tous tes mots J'ai cru toutes tes phrases Pour prendre un grand seau d'eau En travers de la face Où que tu ailles, traître, Je te retrouverai Même si tu t'es fait prêtre Je te reconnaîtrai Et alors, ce jour-là Je plongerai ta tête Et tes pieds dans le plat Je te ferai ta fête Ta fête, ta fête ! Et tu peux ricaner Sous la cape du soir Vautrer ta destinée Aux ruisseaux des trottoirs J'irai trouver le diable Et, si il le fallait, Je mangerai à sa table Pour jeter le filet Qui te prendra le bras Et le corps, et les pieds Et alors, ce jour-là À mon tour, je rirai Je te ferai manger Tout nu dans les banquets Avec, à mes côtés, Toutes les belles du quartier, Du quartier ! Et je te ferai boire À tomber ivre mort Le vin de ma mémoire Et puis que sais-je encore Et quand tu s'ras bien saoul J' te chanterai une chanson Qui vaudra pas un clou Qui vaudra pas un rond Et puis, je partirai J'aurai le cœur léger Car, dans le matin frais, Je t'aurai égorgé Égorgé ! Où que tu ailles, traître, Je te retrouverai.